Toronto, le 30 mars 2022. – Selon un rapport publié récemment par Deloitte Canada et auticon Canada, les employeurs doivent en faire davantage pour comprendre la neurodiversité, réduire les obstacles à l’emploi pour les personnes atteintes d’autisme et créer des aides structurelles réfléchies de manière à favoriser une inclusion plus approfondie au sein de la communauté autiste. Ce rapport, intitulé S’ouvrir à la neurodiversité au travail : comment les Canadiens atteints d’autisme peuvent aider les employeurs à combler la pénurie de talents, démontre aussi que la communauté autiste au Canada est souvent sous-représentée et sous-employée, malgré le potentiel de nouvelles compétences et de nouveaux talents qu’elle recèle.
Ce rapport a été rédigé conjointement avec auticon Canada, un cabinet mondial de services-conseils spécialisés dans les technologies qui aide les entreprises à embaucher des talents autistes grâce au déploiement, à l’éducation, à la formation et au coaching. Le rapport est le fruit d’un sondage réalisé auprès de 454 adultes dans l’ensemble du pays. L’importance qu’accordent les employeurs aux compétences sociales durant le processus d’entrevue est l’un des principaux obstacles à la communauté autiste; en effet, 40 % des répondants au sondage ont déclaré qu’il s’agissait d’un « grand défi ». Un autre obstacle au maintien en poste des employés est l’absence de systèmes de soutien structurels, y compris des politiques de travail flexibles.
« La communauté autiste a beaucoup à offrir et, malheureusement, les employeurs ignorent le potentiel des Canadiens neurodivergents ou n’en tiennent pas compte, affirme Roland Labuhn, associé, Numérique et analytique, Deloitte Canada. Du processus d’embauche au manque évident de systèmes de soutien pour les employés, la communauté autiste continue de rencontrer des obstacles de taille dans l’obtention d’un travail valorisant; par ailleurs, les employeurs doivent reconnaître que l’élimination de ces obstacles crée un milieu de travail plus inclusif pour tous les employés. »
Comme le souligne le rapport de Deloitte Canada intitulé Catalyseur : une vision pour un Canada prospère en 2030, il est impératif que tous les membres de notre société aient l’occasion de participer à la prospérité sociale et économique du pays. En 2020, 48 % des entreprises au Canada ont signalé des pénuries de main-d’œuvre, soit deux fois plus que 10 ans plus tôt[1]. Cela dit, même si les entreprises canadiennes ont fait des progrès importants pour améliorer la diversité, l’équité et l’inclusion à de nombreux égards, des obstacles à l’emploi se dressent toujours devant les Canadiens neurodivergents.
Parmi les répondants au sondage, 45 % ont déclaré qu’ils avaient l’impression de devoir masquer leur autisme pour accomplir leur travail, et 47 % ont affirmé qu’ils hésitaient à révéler leur autisme aux employeurs. Malgré les efforts déployés pour accroître la sensibilisation et améliorer la compréhension à l’égard de la neurodiversité, plus de la moitié (55 %) des répondants au sondage indiquent que, selon eux, il existe encore une stigmatisation associée à l’autisme. De même, 56 % disent être traités différemment dès que les gens apprennent qu’ils sont autistes, et 42 % affirment qu’ils ont été la cible de discrimination au travail.
« C’est alarmant de savoir que les membres de la communauté autiste continuent d’avoir l’impression de ne pas pouvoir être pleinement eux-mêmes au travail, ni révéler leur neurodiversité aux employeurs, indique Garth Johnson, chef de la direction d’auticon Canada. Tant que les gens ne seront pas à l’aise de divulguer cette information, la communauté autiste se sentira marginalisée du milieu de travail. Dans un contexte d’embauche extrêmement concurrentiel, il est essentiel que les employeurs canadiens de tous les secteurs en fassent davantage pour se familiariser avec l’autisme, et la neurodiversité en général, et déploient des efforts réfléchis pour tirer parti de cette importante source de talents. »
Comme les entreprises canadiennes continuent d’être aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre, les employeurs doivent prendre activement des mesures pour reconnaître et mobiliser la communauté autiste. Malgré les obstacles actuels à l’emploi, les organisations peuvent commencer à poser des gestes afin de favoriser un milieu plus inclusif. Informer les recruteurs, les dirigeants et le personnel contribuera à dissiper les idées préconçues sur l’autisme et à s’attaquer aux préjugés conscients et inconscients. En éliminant les obstacles actuels à l’emploi pour la communauté autiste au Canada, les organisations auront, d’une part, accès à un bassin de nouvelles compétences et de nouveaux talents et, d’autre part, une incidence directe sur l’inclusion sociale et économique d’un important segment de la société canadienne.
Pour en apprendre davantage sur les façons dont les organisations peuvent réduire les obstacles à l’emploi pour la communauté autiste, veuillez consulter le rapport suivant : S’ouvrir à la neurodiversité au travail : comment les Canadiens atteints d’autisme peuvent aider les employeurs à combler la pénurie de talents.
[1]. ManpowerGroup. « Closing the skills gap: What workers want », Talent Shortage 2020: Canadian results, 2020, https://manpowerab.com/wp-content/uploads/2018/09/MPG_WHITEPAPER-2020-Talent-Shortage-Survey-CA-ENG-1.pdf.